Colère des agriculteurs : trésorerie, retraites, climat… Le gouvernement dévoile 14 mesures

Colère des agriculteurs : trésorerie, retraites, climat… Le gouvernement dévoile 14 mesures

Le mot d’ordre : l’apaisement. Après des semaines de crise, de nombreux blocages sur les routes et des échanges musclés entre le gouvernement et les agriculteurs, l’exécutif a dévoilé ce samedi une série de 14 mesures. Ces dernières viennent s’ajouter aux 67 déjà présentées par le Premier ministre, Gabriel Attal, le 26 janvier.

Ainsi, le gouvernement, se disant “soucieux de répondre aux préoccupations exprimées par les agriculteurs et de favoriser un dialogue constructif” dans un communiqué, souhaite “renforcer son engagement envers le secteur agricole, pilier essentiel de notre économie et de notre souveraineté alimentaire”.

Reprenant l’un des engagements du chef de l’Etat, Emmanuel Macron, qui avait promis la mise en place d’un “plan de trésorerie” lors de l’inauguration du Salon de l’agriculture en février, l’exécutif a annoncé le développement des mesures de soutien financier “grâce à la banque publique d’investissement” (BPI), à hauteur d’au moins 100 millions d’euros.

Des prêts de trésorerie, pouvant aller jusqu’à 75 000 euros, seront directement accordés aux agriculteurs. En outre, la BPI pourra apporter une garantie pour un prêt dans une banque commerciale à hauteur de 200 000 euros pour les exploitants “traversant des difficultés” peut-on lire dans le communiqué du gouvernement. Pour les agriculteurs les plus endettés, à la suite d’un désastre sanitaire ou climatique, le Premier Ministre acte une exonération partielle d’impôt.

Réforme des retraites agricoles

Parmi ces mesures figure également la présentation, “début mai”, de la version définitive du plan Ecophyto 2030 de réduction des pesticides, mis en pause à la faveur de la crise agricole. Ce plan reprendra les engagements de l’exécutif de se fonder sur un indicateur européen et non plus du français utilisé jusqu’à présent.

Le gouvernement a également prévu une liste de 100 projets d’hydraulique agricole, de stockage d’eau ou d’irrigation, “compatible avec une gestion durable de la ressource dont les travaux seront finalisés d’ici la fin de l’année”.

A plus long terme, Matignon prévoit de lancer un “plan d’accompagnement” des agriculteurs dans trois départements particulièrement touchés par les aléas climatiques – sécheresse, gel et inondations : les Pyrénées-Orientales, l’Aude et l’Hérault. Ce plan sera doté de 50 millions d’euros et permettra d’assurer l’évolution des filières locales dans ces territoires.

Le gouvernement confirme par ailleurs que la réforme des retraites agricoles, dont la mise en œuvre technique faisait débat, s’appliquera bien en 2026 “à travers la prise en compte des 25 dernières années”.

“Un retour du bon sens demandé par les agriculteurs”

De cette nouvelle série de mesures, les principaux syndicats agricoles – que sont la FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) – reconnaissent une “avancée”, obtenue “grâce aux actions des agriculteurs en France et en Europe“. Avec la simplification de la PAC, obtenue jeudi 25 avril au Parlement européen, ce sont “autant de signes qui marquent un retour du bon sens demandé par les agriculteurs de toute l’Union européenne et encourageront le renouvellement des générations”, saluent les syndicats dans un communiqué commun, publié ce samedi.

Au-delà de ces mesures, la FNSEA et JA “souhaitent que le président de la République reçoive rapidement le monde agricole”. Une première rencontre prévue en mars avec Emmanuel Macron avait été reportée. L’Elysée avait fait savoir que le chef de l’Etat recevrait les syndicats “quand tous les travaux conduits par le gouvernement permettront au président de conclure la séquence”.

Désormais, une rencontre entre Emmanuel Macron et les agriculteurs assurera “la crédibilité des décideurs politiques auprès des agriculteurs”, martèlent leurs représentants.

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