Crédit immobilier : une première baisse des taux d’intérêt en deux ans

Crédit immobilier : une première baisse des taux d’intérêt en deux ans

Faut-il y voir le signe d’une nouvelle tendance ? Pour la première fois depuis début 2022, le taux d’intérêt moyen, hors frais et assurances, des nouveaux crédits à l’habitat (hors renégociations) est en repli de 6 points de base, passant à 4,11 % en février contre 4,17 % en janvier 2024, rapporte la Banque de France ce lundi 8 avril.

Le montant des nouveaux crédits à l’habitat, hors renégociations, est en léger recul en février, à 7,3 milliards d’euros hors renégociations, contre 7,6 milliards d’euros au cours du mois précédent. Le montant a été divisé par trois depuis le pic du printemps 2022, à plus de 22 milliards d’euros. Une conséquence directe de la politique monétaire de la Banque Centrale européenne, selon Les Echos, qui s’est resserrée à partir du printemps 2022 pour lutter contre l’inflation. Cette politique a eu pour conséquence une spectaculaire chute de la production de crédit immobilier : en 2021, année record, les banques ont encore prêté (hors renégociations) 244 milliards d’euros, puis 235 milliards en 2022. En 2023, avec un repli de 40 %, les banques n’auront accordé que 139 milliards d’euros de prêts. Mais en rendant leurs conditions d’emprunt plus attractives, les banques espèrent tourner cette page austère.

Relancer le marché immobilier

Selon la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), les ventes ont en effet baissé de 22 % en 2023. Et le montant des nouveaux crédits immobiliers accordés est tombé l’an dernier à un point bas historique depuis 2015, selon les données de la Banque de France tandis que la tendance observée sur les derniers mois est toujours à la baisse.

Pour “redonner du pouvoir d’achat immobilier aux Français”, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a annoncé le 31 janvier lors de ses vœux vouloir “expertiser de nouveaux outils financiers”. Pour ce faire, le ministre proposait ainsi de relancer les prêts remboursables à l’échéance, qui dissocient le paiement des intérêts ainsi que le remboursement du capital. Deux types de prêts très peu commercialisés aujourd’hui par les établissements bancaires en France. La Banque de France table plutôt sur la stabilisation voire la baisse des prix de l’immobilier. Or ce levier n’est pas entre leurs mains et la baisse existe mais n’est pas suffisante pour relancer complètement le marché.

Mais le législateur n’a pas dit son dernier mot. Pour tenter d’obtenir un assouplissement des règles d’octroi du crédit, fixées par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), une proposition de loi sera examinée mercredi en commission à l’Assemblée nationale. Elle envisage notamment de permettre aux banques de déroger davantage à l’une de ses règles phares, la limite du taux d’effort des emprunteurs à 35 % de leurs revenus.

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