Gaza : tout “transfert forcé de population” constituerait un “crime de guerre”, prévient Macron

Gaza : tout “transfert forcé de population” constituerait un “crime de guerre”, prévient Macron

Emmanuel Macron a haussé le ton face à Benyamin Netanyahou, dimanche 24 mars. Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé Israël à “lever les derniers obstacles” à l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza, menacée de famine. Le Hamas a le même jour annoncé un nouveau bilan de plus de 32 200 morts au sein du territoire palestinien.

Les infos à retenir

⇒ “Le transfert forcé de population constitue un crime de guerre”, a déclaré Emmanuel Macron à Benyamin Netanyahou.

⇒ 32 226 personnes sont mortes depuis le début de l’offensive israélienne, selon le Hamas.

⇒ Depuis l’Egypte, Antonio Guterres supplie les deux parties d’instaurer un cessez-le-feu.

Macron hausse le ton face à Netanyahou

Le président français Emmanuel Macron a rappelé au Premier ministre israélien, dimanche 24 mars, “sa ferme opposition” à une offensive israélienne sur Rafah, avertissant que “le transfert forcé de population constituait un crime de guerre”.

Lors d’un entretien téléphonique avec le chef du gouvernement israélien, Benyamin Netanyahou, le dirigeant français a aussi réitéré son appel à “un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza” et condamné “fermement les récentes annonces israéliennes en matière de colonisation”. Israël a annoncé vendredi la saisie de 800 hectares de terres en Cisjordanie occupée en vue d’y bâtir de nouvelles colonies.

Le ministère de la Santé du Hamas annonce 32 200 morts

Exactement 32 226 personnes auraient été tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé du Hamas donné dimanche 14 mars. Le ministère fait aussi état de près de 75 000 blessés en plus de cinq mois de guerre.

L’appel d’Antonio Guterres

Le patron de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé dimanche au Caire “Israël à lever les derniers obstacles à l’aide” pour la bande de Gaza, menacée de famine. Il s’était rendu la veille à la frontière entre l’Egypte et la bande de Gaza pour, a-t-il dit attirer l’attention sur la “douleur” des Palestiniens, prisonniers d'”un cauchemar sans fin”. “Rien ne justifie les attaques horribles du Hamas le 7 octobre. Et rien ne justifie la punition collective subie par le peuple palestinien. Maintenant plus que jamais, il est temps d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat”, a lancé Guterres, en appelant aussi le Hamas à “relâcher immédiatement tous les otages” enlevés le 7 octobre.

Outre le lourd bilan humain et la catastrophe humanitaire, la communauté internationale s’inquiète d’une éventuelle offensive terrestre israélienne sur Rafah, où s’entassent 1,5 million de Palestiniens, pour la plupart des déplacés.

Le Hamas fait état de “profondes divergences”

Un responsable du Hamas a fait état samedi 23 mars à l’AFP de “profondes divergences” avec Israël dans les discussions sur une trêve à Gaza, notamment sur le cessez-le-feu, le retour complet des personnes déplacées et la gestion de l’aide humanitaire.

“L’occupant […] refuse le retour des déplacés et souhaite maintenir l’occupation au sein de la bande de Gaza”, a-t-il encore dit, une réponse jugée “absolument inacceptable”. Dans une proposition transmise la semaine dernière aux médiateurs, le Hamas s’était dit prêt à une trêve de six semaines, avec des libérations d’otages kidnappés lors de son attaque du 7 octobre, en échange de prisonniers palestiniens. Mais le gouvernement israélien “refuse d’accepter un cessez-le-feu complet, il refuse un retrait complet de ses forces de Gaza”, a-t-il ajouté.

Autre point de désaccord, Israël veut garder la gestion du secours et de l’aide humanitaire “sous son contrôle”, ajoute ce responsable, et “demande que l’Unrwa (l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens) et les Nations unies ne reprennent pas leur travail, en particulier dans le nord de la bande de Gaza”, dit-il.

Deux nouveaux hôpitaux assiégés à Gaza

Le Croissant rouge palestinien a fait état dimanche de deux nouveaux hôpitaux assiégés dans la bande de Gaza par l’armée israélienne, qui a confirmé une intervention dans le quartier mais pas dans les établissements hospitaliers, alors que les troupes israéliennes sont présentes depuis environ une semaine dans le secteur du principal centre hospitalier du nord du territoire palestinien.

Négociations sur l’échange d’otages et de prisonniers

Les chefs des services de renseignement américains et israéliens ont quitté Doha après un nouveau cycle de pourparlers, qui se sont “concentrés sur les détails et un ratio pour l’échange d’otages et de prisonniers”, a-t-elle ajouté, en précisant que les “équipes techniques restaient à Doha”.

Israël poursuit son opération à l’hôpital al-Chifa

Au sixième jour de son opération contre le complexe hospitalier al-Chifa à Gaza Ville, l’armée israélienne a dit samedi qu’elle la poursuivrait jusqu’à la capture “du dernier terroriste”. Après avoir affirmé que des “terroristes haut-gradés du Hamas” s’y cachaient, elle a fait état de plus de 170 combattants palestiniens tués jusque-là et de centaines de suspects arrêtés.

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