Guerre en Ukraine : l’Europe doit livrer plus de systèmes antiaériens à Kiev, et vite

Guerre en Ukraine : l’Europe doit livrer plus de systèmes antiaériens à Kiev, et vite

Voilà des mois que Kiev attendait cette décision. La Chambre des représentants américaine a donné son feu vert, le 20 avril, à une nouvelle enveloppe de 61 milliards de dollars en faveur de l’Ukraine. Enfin, des obus américains vont pouvoir alimenter une artillerie ukrainienne actuellement en grande difficulté face à celle de la Russie – qui tire cinq à dix fois plus de projectiles. Il était temps : “Le risque est très réel que les Ukrainiens perdent sur le champ de bataille d’ici à la fin de 2024 [sans notre aide]”, avait alerté le patron de la CIA, Bill Burns, avant le vote.

Un autre type de munitions est attendu avec encore plus d’empressement par Kiev : des missiles antiaériens pour ses systèmes Patriot de fabrication américaine. Car ces dernières semaines, profitant de l’épuisement progressif des défenses ukrainiennes, drones et missiles russes sont parvenus à frapper durement infrastructures énergétiques – 80 % des capacités endommagées – et grandes villes. Les Ukrainiens ont perdu 18 systèmes de missiles sol-air S-300, de conception soviétique, selon le site Oryx, qui recense les pertes en équipement.

Pour combler les trous de plus en plus larges du bouclier du ciel ukrainien, les Européens n’ont pas le choix, ils doivent donner plus, quitte à réduire, au moins pour un temps, leurs propres capacités (sans toutefois se mettre en danger). Le président ukrainien a indiqué aux membres de l’Otan avoir besoin urgent de sept systèmes Patriot supplémentaires, exhortant à ce que ceux-ci “sauvent des vies plutôt que de rester immobiles quelque part dans des bases de stockage”.

L’Allemagne a ainsi promis l’envoi d’un troisième système Patriot. D’autres détenteurs de ce redoutable tueur d’avions et des missiles russes les plus véloces pourraient également en transférer à Kiev, comme l’Espagne et la Grèce (qui possède également des S-300), mais semblent hésiter. “Il y a d’autres systèmes d’armes que les alliés peuvent fournir, dont des SAMP/T [franco-italiens]”, a également insisté le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.

Le temps presse : il est d’autant plus impératif pour les Européens de fournir cet effort que les bombardements en profondeur orchestrés par Moscou impactent la ligne de front. Celle-ci continue d’être grignotée par l’armée russe, qui pourrait lancer une offensive d’ampleur à la fin du printemps, selon Kiev. “Tant que la Russie a l’avantage dans les airs et peut s’appuyer sur la terreur menée par les drones et les roquettes, a reconnu Zelensky, nos capacités au sol sont malheureusement limitées.” Il y a urgence.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *