Les éditeurs s’en arrachent les cheveux, tant la romance, new, dark ou fantasy, prend possession de notre palmarès des fictions. Enfin, pas tous les éditeurs, puisque certains tels Hugo Publishing, désormais filiale de Glénat, ou encore HLab, filiale d’Hachette, tirent plus que jamais leur épingle du jeu. La semaine du 26 février au 3 mars, la romance prenait en effet possession de 12 des 30 premières places. Rebelote en cette semaine du 4 au 10 mars. Pour les repérer, il suffit de regarder leurs titres, la plupart du temps anglophones ; par ailleurs, faisant en général partie d’une série, ils arrivent rarement seuls, et les tomes 1, 2, 3 de s’enchaîner à une vitesse d’enfer. Autre spécificité, leur réseau de vente de prédilection, les GSS, (soit les grandes surfaces spécialisées, Fnac, Cultura, etc.) qui écoulent entre 60 et 70 % des ouvrages du genre _ contre 35 à 38 % des livres plus traditionnels comme ceux de Thomas Schlesser, Jean-Christophe Rufin, David Foenkinos ou encore Sylvain Tesson.
Pour se rendre compte de l’ampleur de la vague, il suffit de scruter les chiffres (d’Edistat). Ainsi de la romancière algérienne Sarah Rivens, présente trois fois dans notre palmarès des 30 meilleures ventes, qui affiche 155 000 exemplaires vendus de Lakestone 1 (publié le 12 janvier par HLab), 410 000 de Captive T. 1 (publié en août 2022) et 250 000 de Captive T.2 (datant de janvier 2023). L’Américaine Ana Huang n’est pas en reste avec 90 000 exemplaires écoulés de Twisted Love T. 1 (Hugo Roman) depuis octobre 2023 et 22 000 du tome III publié ce 7 février. Autre serial vendeuse, la Française Morgane Moncomble avec sa série Seasons (toujours Hugo Roman), dont le premier tome s’est vendu à quelque 150 000 exemplaires depuis septembre 2023 tandis que le tome II publié en janvier 2024 a d’ores et déjà capté 80 000 lecteurs.
Il faudrait encore signaler la Nantaise Joyce Kitten, présente avec ses deux tomes de Borderline, publiés par le serial éditeur, Hugo Roman, mais aussi l’Américaine H. D. Carlton et son tome 1 L’Ombre d’Adeline (Roncière), la Française Laura Swan et son Troublemaker T 1 (HLab), crédité de 77 000 exemplaires depuis novembre 2023, l’Américaine Rebecca Yarros (Fourth Wing T 1, Hugo Roman) ou encore Anita Rigins (Beautiful Sinner, Addictives). Autant d’auteures dont les chiffres de vente ont de quoi faire pâlir nombre de romanciers.
Mais, mais, mais, le polar fait de la résistance. Le Suisse Joël Dicker prend la deuxième marche du podium avec Un animal sauvage (Rosie & Wolfe), Guillaume Musso débarque sur les hauteurs avec Quelqu’un d’autre (Calmann-Lévy) et Stephen King tient bon la rampe avec Holy (Albin Michel) au 4e rang, tandis que dans un registre radicalement différent, Paul Auster, qui publie avec Baumgartner (Actes Sud/Léméac) un roman mi-fictionnel mi-autobiographique sur la douleur et la mémoire applaudi par la presse, s’infiltre à la 14e place du palmarès.
