A trois mois de l’ouverture des Jeux olympiques dans la capitale, il est encore temps de mettre son logement en location et de tirer parti des retombées économiques de cet événement mondial. L’idée est plus que tentante au vu de la flambée des prix de l’hébergement chez l’habitant pendant la période des Jeux, du 26 juillet au 11 août. “A Paris, les tarifs des logements meublés sont environ 2,5 fois plus élevés que la normale”, souligne Stéphane Daumillare, président fondateur de Lycaon Immo, à l’origine d’un baromètre des locations saisonnières pour la période des Jeux olympiques.
L’analyse des offres recueillies sur les principales plateformes de réservation en ligne, à savoir Airbnb, Booking, Abritel et PAP, fait ressortir un prix médian de 670 euros par nuit à Paris. Dans les arrondissements les plus prestigieux, les tarifs dépassent largement la barre des 1 000 euros. La périphérie parisienne n’est pas en reste : les prix y ont été multipliés par quatre dans certaines communes comme à Versailles, Saint-Denis ou Saint-Ouen, à proximité de sites sportifs majeurs.
Si vous avez l’intention de profiter de cette aubaine, il faut vous organiser car le projet impose quelques formalités administratives. Tout d’abord, consultez le règlement de copropriété de votre immeuble pour vous assurer que votre copropriété n’interdit pas la location touristique. A Paris, si vous comptez mettre en location l’intégralité de votre résidence principale, vous devez vous déclarer à la mairie (démarche qui peut être facilement effectuée via le téléservice mis en place par celle-ci) afin d’obtenir un numéro d’enregistrement à inclure dans votre annonce. Si vous proposez seulement une partie de votre résidence en location (une chambre, par exemple), cette formalité n’est pas requise, du moins dans la capitale. Mieux vaut se renseigner. En matière de meublés touristiques, chaque municipalité a défini sa propre réglementation. A Paris, ce type de location est même quasiment impossible si le logement n’est pas votre résidence principale, y compris pendant les Jeux olympiques. Aucune dérogation n’est accordée pour cette occasion et les amendes en cas d’infraction sont lourdes : 50 000 euros par logement.
Il faut également vous déclarer auprès des impôts. Même pour quelques semaines, il est impératif de s’inscrire en tant que loueur en meublé sur le site de l’Institut national de la propriété industrielle afin d’obtenir un numéro Siret. “Bien que la régularisation soit possible ultérieurement, il est fortement recommandé d’effectuer cette démarche en amont”, souligne Vital Saint-Marc, de RSM France, réseau mondial d’audit conseil. D’autant que la démarche est rapide. Les revenus de location meublée seront imposés en tant que bénéfices industriels et commerciaux.
Ensuite, vous devrez choisir votre plateforme de location. Airbnb, leader du marché, offre une visibilité sans équivalent et sa notoriété vous permet de toucher une clientèle internationale. Mais elle n’est pas la seule : il y a également HomeAway (Abritel) et Booking, ses deux principaux concurrents. Toutes sécurisent le paiement et offrent des programmes de protection contre les dommages. Il est toutefois conseillé de consulter votre assureur pour vous garantir d’être correctement protégé en cas d’incidents.
Sur un plan pratique, l’intervention d’une conciergerie peut être nécessaire. L’offre est variée, allant des grands réseaux comme WeHost, GuestReady, HostnFly et Welkeys aux conciergeries locales et indépendantes. Airbnb propose également des services de conciergerie, facilitant ainsi le choix. Attention, les tarifs, généralement autour de 20 % des revenus, augmentent pendant les JO. Avant de s’engager, il est important de bien peser le coût financier de ces services. Enfin, dernière étape, il restera à fixer le montant de la location. Il est fortement recommandé de se montrer raisonnable car, depuis février, les prix n’augmentent plus. Pour viser juste, faites confiance aux recommandations des plateformes de réservation en ligne, qui prennent en compte l’offre et la demande ainsi que les tarifs proposés pour des biens semblables au vôtre.
