Macron “à l’aise” mais “parfois technique” : son discours sur l’Europe jugé par nos voisins

Macron “à l’aise” mais “parfois technique” : son discours sur l’Europe jugé par nos voisins

A l’ombre des statues de Descartes, Richelieu et Lavoisier jalonnant le grand amphithéâtre choisi pour l’occasion, Emmanuel Macron voulait marquer les esprits pour l’acte II de son discours de la Sorbonne. Avec sa prise de parole empreinte de gravité, le président français – pour qui “l’Europe peut mourir” – a toutefois laissé la presse étrangère quelque peu perplexe. “Alors qu’en 2017 il faisait surtout preuve d’impatience et accusait l’UE d’être ‘trop lente, trop faible, trop inefficace, il a dramatisé jeudi la situation sur le continent”, souligne le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui titre sur “la sombre vision de Macron d’une Europe mortelle”.

En étalant son allocution sur près de deux heures, le président français n’a pas fait non plus le pari de la clarté, estime La Libre Belgique. “Sept ans après son premier discours ambitieux, voire visionnaire sur l’Europe prononcé à la Sorbonne, M. Macron voulait à nouveau faire date, mais a dilué sa vision de la construction européenne pour les dix prochaines années dans une dissertation longue, parfois technique, dont on peine par moments à deviner l’audience cible – si ce n’est le Président lui-même”, cingle le quotidien francophone.

“L’Europe reste le thème de Macron”

Moins sévère, El País voit dans le plaidoyer du chef de l’Etat pour une “Europe puissance” l’héritage de l’un de ses illustres prédécesseurs. “Tout comme le général Charles de Gaulle, avait “une certaine idée de la France”, il a “une certaine idée de l’Europe”, glisse le quotidien madrilène pour qui “l’Europe reste le thème de Macron, là où il se sent le plus à l’aise et où il maintient une influence qui ne cesse de s’affaiblir dans son pays.” Un bon moyen, aussi, pour essayer de remettre son parti sur les rails avant les prochaines échéances électorales. “À un peu plus d’un mois du vote pour les élections européennes, le dirigeant français a lancé sa campagne pour le 9 juin, alors que sa liste est doublée dans les sondages par celle de Marine Le Pen”, pointe le journal italien La Repubblica.

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