Médecines alternatives : le gros couac d’une caisse d’Assurance maladie

Médecines alternatives : le gros couac d’une caisse d’Assurance maladie

Des révélations qui ont provoqué une déflagration dans le monde médical. L’Assurance maladie de Seine-et-Marne a évoqué la possibilité de rembourser des séances de soins non conventionnels, surnommées également “pseudo-sciences”. Parmi lesquels la sophrologie (méthode de relaxation, pratiques psycho-corporelles, développement personnel etc.), la chiropraxie (traitement des troubles de l’appareil musculo-squelettique) ou encore l’hypnothérapie (utilisation de l’hypnose à des fins thérapeutiques).

C’est un message publié sur le site internet de la caisse de Seine-et-Marne, et relayé sur les réseaux sociaux, qui a mis la lumière sur ces remboursements controversés. Dans ses publications, la sécurité sociale incite ses assurés ne bénéficiant pas d’une couverture mutuelle à solliciter le remboursement de leurs “séances d’ostéopathie, de chiropraxie, d’ergothérapie, d’hypnothérapie, d’acupuncture, de sophrologie et d’étiopathie”. Remboursement qui vaut dans une limite de quatre séances par an, chacune ne pouvant pas dépasser cinquante euros, précise l’organisme.

“Populisme de bas étage” et “trahison”

Mais très vite, une pluie de critiques s’abat sur les publications de la caisse locale de l’Assurance maladie. “Provocation”, “blague”, “véritables scandales”… Le Syndicat national des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (SNMKR) a dénoncé mardi une “politique visant à mettre sur le même pied d’égalité les professions de santé et tout le reste“, tandis que le médecin généraliste Thomas Pinto a accusé la caisse concernée de “populisme de bas étage en mélangeant bien-être et soins de santé”.

Dans Le Parisien, la présidente du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes (Cnomk), Pascale Mathieu fustige l’utilisation “de financements hors cadre” qui ont servi à rembourser “des pratiques qui n’ont jamais prouvé leur efficacité”. “C’est une trahison des objectifs de l’Assurance maladie et cela envoie un signal catastrophique”, sermonne la praticienne.

Des aides “extralégales”

Voyant la polémique enfler, la CPAM de Seine-et-Marne s’est défendue ce mercredi 14 février sur X, assurant qu’il s’agissait d’aides “extralégales”, mobilisées lors de la crise sanitaire pour prendre en charge de “manière individuelle et exceptionnelle, des pratiques alternatives pour les assurés ayant des ressources limitées”. D’après les informations de nos confrères du Parisien, seuls 200 euros auraient servi à prendre en charge la chiropraxie, sur un budget total d’un million d’euros l’an dernier.

Le directeur général de l’Assurance Maladie, Thomas Fatôme, aurait donné pour consigne de stopper le remboursement de ces pratiques “qui n’ont pas de base scientifique éprouvée” a indiqué l’organisme au Parisien. Auprès de l’AFP, la Caisse nationale admet une “maladresse de communication” au niveau local. Le message incitant les assurés à se faire rembourser leurs séances de médecines alternatives a notamment été supprimé.

Des explications, couplées à un timide mea culpa, qui n’ont toutefois pas suffi à éteindre le feu déclenché par ces révélations. Dans Le Parisien, Pascale Mathieu “ne décolère pas”. “C’est justement parce que c’est hors cadre que cela doit être réservé pour des choses utiles. Sinon, remboursons la voyance et le médium !”, raille la présidente du Cnomk.

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