Médecins : la confraternité, un principe à réformer d’urgence

Médecins : la confraternité, un principe à réformer d’urgence

Pour la première fois, la chambre disciplinaire nationale de l’ordre des médecins s’est prononcée en appel sur l’opportunité de sanctionner un des signataires d’une tribune parue en mars 2018 dans Le Figaro. Ce texte qui dénonçait les pratiques des médecins homéopathes avait abouti au déremboursement des granules. Pourtant, cette instance nationale a confirmé récemment l’avertissement prononcé par la chambre disciplinaire de Bretagne à l’encontre d’un généraliste pour manquement au devoir de prudence et méconnaissance de “l’obligation de confraternité”.

Alors que cette décision pourrait faire jurisprudence, elle interroge sur la notion de confraternité. C’est en son nom que des praticiens recourant à des techniques à l’efficacité non démontrée ont pu lancer ce qui s’apparente à de véritables procédures bâillon. Un paradoxe, alors que la tribune incriminée rappelait un autre grand principe du Code de déontologie médicale : l’obligation de se conformer aux données acquises par la science.

Un principe que l’ordre lui-même a bien du mal à faire respecter, alors qu’il continue à reconnaître aux médecins la possibilité de pratiquer l’homéopathie, l’acupuncture, l’ostéopathie et la mésothérapie. Mais si, demain, plus aucun médecin n’ose dénoncer des procédés inefficaces, inutiles ou dangereux, même quand ils sont mis en œuvre par des “confrères”, alors les premiers perdants seront les patients. Parce que la priorité du corps médical devrait être de garantir la qualité des soins, la définition de la confraternité devrait d’urgence être reprécisée.

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