Méningocoques : “A l’approche des JO, révisons la stratégie vaccinale en urgence !”

Méningocoques : “A l’approche des JO, révisons la stratégie vaccinale en urgence !”

Depuis plusieurs mois en France, les infections invasives à méningocoques (IIM) sont en forte augmentation. Ces infections causent la mort d’une personne sur dix et provoquent de lourdes séquelles chez un survivant sur cinq : amputation, surdité, troubles cognitifs ou anxiété. La majorité des cas surviennent chez des individus en bonne santé sans facteur de risque identifié. Chez certains sujets, l’état critique et le décès peuvent survenir dans les 24 heures suivant l’apparition des premiers symptômes, très souvent banals, les rendant difficiles à rattacher à une infection méningococcique et retardant de ce fait la prise en charge.

Dans un communiqué en date du 14 novembre 2023, le Centre national de référence des méningocoques (Institut Pasteur) précise avoir répertorié 421 cas entre janvier et septembre 2023, soit une augmentation de 36 % par rapport à 2019, alors même que le pic hivernal n’avait pas encore eu lieu. Les nouveaux cas déclarés sont majoritairement liés aux sérogroupes W et Y, contre lesquels il n’y a pas de recommandation vaccinale en population générale. Par ailleurs, la part des cas liés au sérogroupe B continue à être importante, avec une recommandation vaccinale limitée aux nourrissons.

Or, la vaccination contre certains sérogroupes (C et B) a démontré son efficacité avec la diminution de l’incidence et du nombre des méningites à méningocoques dans les tranches d’âge concernées par une recommandation dans tous les pays européens ayant élargi leur programme de vaccination face à l’évolution de leur épidémiologie (Belgique, Espagne, Grèce, Italie, Irlande, Islande, Pays-Bas, ainsi que Royaume-Uni et Suisse).

Après une saisine du 25 avril 2023 de la Direction générale de la santé au vu de l’évolution de l’épidémiologie, la Haute Autorité de santé a annoncé évaluer la nécessité actuelle de mettre à jour les recommandations vaccinales contre les infections invasives à méningocoques des sérogroupes A, C, W, Y et B pour une publication en mars 2024.

Face à l’urgence d’agir, nous, acteurs de la société civile en santé, nous nous mobilisons au sein de “MéninGO !”, coalition qui réunit des acteurs de santé engagés dans la lutte contre les infections invasives à méningocoques, une priorité de santé publique. “MéninGO !” regroupe des survivants, les associations de familles de patients, des pédiatres, des infectiologues, des masseurs-kinésithérapeutes, des chercheurs, des parlementaires, des prestataires de santé à domicile et des entreprises de santé.

Nous savons l’engagement du gouvernement à renforcer la politique de prévention en France. En lien avec la feuille de route de l’OMS qui aspire à vaincre la méningite à l’échelle mondiale d’ici 2030, nous attendons des pouvoirs publics une réponse à la hauteur des risques que font peser à tous les âges de la vie les infections invasives à méningocoques.

Cette augmentation des cas pourrait de plus s’amplifier dans les mois à venir lors des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, les grands rassemblements étant propices aux contaminations de manière générale et à la propagation des infections invasives à méningocoques en particulier.

Chaque cas est un cas de trop ! Face à ces enjeux, nous, membres de MéninGO !, sollicitons de votre bienveillance un rendez-vous afin d’échanger autour des actions qui permettront de renforcer la sensibilisation à la prévention vaccinale face à cette urgence de santé publique.

Vous remerciant pour l’intérêt que vous voudrez bien porter à notre lettre, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de notre haute considération.

*Liste des signataires :

Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa) ; Pr Romain Basmaci, pédiatre à l’hôpital Louis-Mourier (Colombes, AP-HP) ; Claire Bernier, masseuse-kinésithérapeute et coordinatrice de la communauté professionnelle territoriale de santé Val de Suippe ; Sophie Boulard, mère d’un enfant atteint d’une infection invasive à méningocoques ; Pr Robert Cohen, président du Conseil national de pédiatrie et du Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique ; Meningitis Research Foundation & the Confederation of Meningitis Organisations ; Jessica Desbenoît, victime d’une infection invasive à méningocoques ; Flavio Da Pozzo, victime d’une infection à méningocoques, président de l’association Thought by Flavio Da Pozzo et sportif paralympique ; Pr Joël Gaudelus, ancien chef de service hospitalier pédiatrie à l’hôpital Jean-Verdier (Bondy, AP-HP) ; Dr Hervé Haas, chef de service de pédiatrie – néonatologie du CH Princesse-Grace-de-Monaco ; Annie Hamel, secrétaire de l’association Petit Ange-Ensemble contre la méningite ; Dr Isabelle Hau, pédiatre au CHI de Créteil ; Alicia Hirlay, victime d’une infection invasive à méningocoques ; Pr Odile Launay, cheffe du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Cochin (AP-HP) ; Annick Lavalou-Cuer, mère d’une fille atteinte d’une infection invasive à méningocoques ; Pr Paul Loubet, chef du service des maladies infectieuses du CHU de Nîmes ; Olivier Mariotte, président de nile ; Patricia Merhant-Sorel, présidente de l’association Petit Ange – Ensemble contre la méningite ; Elena Moya, coordinatrice Europe de la Confederation of Meningitis Organisations (COMO) ; Eric Salat, Patient Expert – Consultant Patient Advocacy, chargé de mission Démocratie en santé – Université des patients – UMPC – Sorbonne Université ; Pr Muhamed-Kheir Taha, directeur du Centre national de référence des méningocoques et Haemophilus influenzae à l’Institut Pasteur ; Jimmy Voisine, président de l’association Méningites France – Association Audrey ; Pr Catherine Weil-Olivier, professeure honoraire de pédiatrie, ancienne cheffe de service hospitalier à l’hôpital Louis-Mourier (AP-HP) ; Dr Andreas Werner, président de l’Association française de pédiatrie ambulatoire.

Les partenaires actuels : Sanofi, entreprise pharmaceutique ; Vaccination et Lien Social, think tank visant à informer sur l’intérêt de la vaccination.

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