Nucléaire : l’EPR anglais d’Hinkley Point ne démarrera pas avant 2029

Nucléaire : l’EPR anglais d’Hinkley Point ne démarrera pas avant 2029

La mise en service du premier EPR de la centrale d’Hinkley Point C en Angleterre est désormais repoussée d’au moins 2 ans, voire 4 ans, pour une livraison désormais attendue au mieux en 2029, voire 2030 ou 2031 selon les scénarios, a annoncé ce mardi 23 janvier EDF.

EDF indique avoir revu la durée attendue des travaux de montage électro-mécanique, (câbles et tuyaux) au moment où cette phase commence juste. Prévue pour durer 28 mois, cette étape en prendra finalement 52, ajoutant ainsi deux ans à la durée totale du projet, au mieux. Selon les scénarios, favorable ou central sur la réalisation ce plan de montage, le réacteur pourrait ainsi démarrer soit en 2029 soit en 2030. “Compte tenu de la complexité du projet” EDF a aussi prévu “un scénario défavorable” qui “pourrait conduire à un démarrage de la production d’électricité de l’Unité 1 en 2031, soit 12 mois supplémentaires par rapport au cas de base (mise en service 2030)”, selon un communiqué.

Ce nouveau report de calendrier est lié à la réévaluation de la durée des travaux de montage électro-mécanique, “par rapport à la durée […] estimée au moment de la décision d’investissement d’Hinkley Point en 2016”, une durée qui n’avait “jamais été revue” depuis pour cette phase, a expliqué EDF à des journalistes. Interrogé sur la question du manque de main-d’oeuvre spécialisée au moment où des pays européens veulent relancer le nucléaire, EDF indique avoir “fait l’hypothèse d’arriver à trouver les qualifications dont on aura besoin”. “Mais si on n’arrive pas à trouver assez de monde assez vite, cela pourrait engendrer quelques petits retards supplémentaires”, a admis l’entreprise.

Un surcoût de 6 à 8 milliards de livres

Compte tenu de ces nouveaux délais, le coût du projet est désormais “évalué dans une fourchette entre 31 et 34 milliards de livres en valeur 2015”, a annoncé l’énergéticien. Cela représente un surcoût de 6 à 8 milliards de livres (7 à 9,3 milliards d’euros) par rapport à la dernière révision qui remonte à 2022. EDF avait alors réévalué le projet à 25-26 milliards en livres 2015, contre 18 milliards estimés au début du projet en 2016.

Le chantier d’Hinkley Point C, largement porté par le groupe national français, n’en est pas à ses premiers dérapages de calendrier. D’abord prévu fin 2025, le démarrage du premier réacteur avait déjà été repoussé à juin 2027.

L’électricien français gère actuellement les huit sites de centrales nucléaires du Royaume-Uni, cinq en production (Sizewell B, Torness, Heysham 2, Heysham 1, Hartlepool) et trois en phase de déchargement de combustible (Hunterston B, Hinkley Point B et Dungeness B). Londres a l’intention de construire jusqu’à huit nouveaux réacteurs d’ici 2050.

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