Paris 2024 : JO et littérature, le bon mariage

Paris 2024 : JO et littérature, le bon mariage

Parmi les nombreuses vertus des JO de Paris 2024, notons celle d’avoir donné quelques bonnes idées aux éditeurs. Oui, quelle bonne idée d’avoir proposé à une équipe d’écrivains de nous raconter leurs souvenirs des Jeux olympiques ! Sollicités par le journaliste, auteur et éditeur Benoît Heimermann, 27 ont joué le jeu, et c’est un véritable régal (Je me souviens… de la foulée de Pérec, Seuil). Au fil de ces échappées belles, le plus souvent virevoltantes, parfois teintés de nostalgie, on gambade, sans effort, d’une ville, d’une discipline et d’une époque à l’autre.

Commençons par Melbourne, 1956, avec Evelyne Bloch-Dano, qui applaudit le marathon d’Alain Mimoun. Quatre ans plus tard, à Rome, François-Henri Désérable nous entraîne sur le ring en compagnie de Cassius Clay. Puis c’est Mexico, 1968 : Philippe Delerm salue le révolutionnaire de l’Oregon Dick Fosbury, tandis que Paul Fournel rappelle la disqualification (pour deux bières ingurgitées)du pentathlonien suédois Hans-Gunnar Liljenwall.

A Munich, en 1972, bientôt endeuillé par le massacre opéré par le commando palestinien, Mark Spitz remporte sous les yeux éblouis de Colombe Schneck ses sept médailles d’or et l’Allemand Klaus Wolfermann lance son javelot à 90,48 mètres au grand étonnement de Thierry Frémaux. En 1976, à Montréal, place à Maylis de Kerangal et Philippe Claudel, tous les deux fascinés par Nadia Comaneci. On citera aussi Barcelone 1992, et ses aficionados, Blandine Rinkel (le chef d’orchestre Ryuchi Sakamoto et son hymne martial lors de la cérémonie d’ouverture), Kaouther Adimi (l’Algérienne Hassiba Boulmerka et sa médaille d’or du 1500 mètres) et Maria Larrea (le saut en longueur de Carl Lewis). Et encore Nathacha Appanah, Jérôme Garcin, Eric Fottorino, Pierre Assouline, Luc Lang, Erik Orsenna, François-Guillaume Lorain, etc. : tous nous enchantent, nous faisant regretter la pénurie française de grands romans “musclés”, malgré un sursaut depuis les années 2000 avec Echenoz, Hatzfeld, Duluc, Guez, Assouline, Lola Lafon…

Les festivals littéraires, eux aussi, se sont mis aux couleurs olympiennes. Ainsi du Goût des autres, (Le Havre, du 18 au 21 janvier), qui prévoit un volet sportif, avec notamment la venue d’Aya Cissoko et de Dominique Rocheteau, des 8e Nuits de la lecture, du 18 au 21 janvier, présidées cette année par la philosophe Claire Marin et le chorégraphe Angelin Preljocaj, et articulées autour du thème du corps, et, enfin, du Festival international de la bande dessinée (Angoulême, du 25 au 28 janvier), labellisé “Olympiade culturelle”. Même L’Express s’y met, qui lance sa lettre d’information JO. A vos marques !

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *