Paris 2024 : les bénéfices sous-estimés des JO sur l’ambiance au travail

Paris 2024 : les bénéfices sous-estimés des JO sur l’ambiance au travail

Il y a les princesses Cassandre. Transports bloqués, pénurie de certains aliments et le café au comptoir qui va faire fois trois. On réfute les arguments. Le télétravail est une solution, des provisions pour les apprentis survivalistes urbains stressés et oublier les restaurants situés dans les zones à touristes. Des solutions de bon sens. Immédiatement balayées. La princesse de Troie ressurgit sous forme d’Hydre de Lerne anxiogène : Paris sous cloche, des passes et QR codes pour circuler et Vigipirate XXL. Une catastrophe programmée en mode dix plaies d’Egypte. Certains redoutent tellement ce qui pourrait éventuellement se passer qu’ils vont fuir l’Ile-de-France du vendredi 26 juillet au dimanche 11 août et du mercredi 28 août au dimanche 8 septembre 2024, soit pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Les fake-news se déchaînent, les complots se chuchotent. Clap along if you feel like happiness is the truth (Because I’m happy)/Clap along if you know what happiness is to you/(Because I’m happy). Et si le manager “happy” de Pharrell William prenait les Jeux à bras-le-corps, pour faire baisser la pression à la machine à café et s’inspirer de cette formidable opportunité d’avoir des sportifs accueillis par la France ?

“Le sport, c’est la santé. A l’approche des JO, on peut commencer par prendre soin de son corps”, conseille Camy Puech, président fondateur de Qualisocial (qui accompagne les entreprises dans l’amélioration de la santé des salariés). Dès le premier gel, on sort l’appareil à raclette. En juillet on marche ou on trottine, et on s’offre quelques brasses pour retrouver le contact de l’eau. Plus que jamais pour l’été 2024, s’y mettre.

Puis, comme pour les demi-finales de Roland Garros quand certains prennent leur après-midi, organiser des moments de convivialité collectivement. Lors d’un match de foot qui rassemble une nation, il y a toujours des anti-foot exclus de la fête, analyse Camy Puech. Mais pour les JO, il y a tellement de sports et de participants que tout est possible, il suffit de se laisser porter par l’ambiance et d’être un peu curieux. Le manager a tout à faire. “Imaginer un team building original, souligne l’expert. Une verticale avec la nation derrière les sportifs français et une autre verticale en suivant un sport qui nous plaît”. Les possibilités sont infinies. Trouver son Usain Bolt 2024 et critiquer, comme 7 milliards d’humains, les choix d’un coach, en disant qu’on ferait mieux. Noter, commenter, organiser des compétitions, récompenser par des médailles et trouver le bookmaker, garant des paris raisonnables. Créer l’émulsion, se laisser enthousiasmer. “Faire groupe autour d’un événement est très positif. Le sport a un aspect fédérateur pour la santé mentale, même si on est éloigné du sport”, poursuit Justine Paternoster, psychologue chez Qualisocial. Mens sana in corpore sano (un esprit sans dans un corps sain, Satires X, Juvenal, au 1er siècle), l’adage est d’actualité.

“Le sport a de nombreux bénéfices sur le cerveau et apporte aussi la créativité”. S’inspirer du mode de vie de ces athlètes hors norme mais aussi de leur gestion du stress. “C’est un levier pour lever un tabou sur la santé mentale”, assure la psychologue. Pour Camy Puech, l’entreprise doit jouer la carte du bénévolat, présent dans les messages des sportifs et prisé par les jeunes générations. Avoir des projets sociétaux. Réfléchir à l’inclusion : 62 % des moins de 35 ans sont concernés par ce sujet, 58 % des Bac + 2. Quant à 50 % des Français, ils jugent que les entreprises devraient en faire plus (notamment sur le handicap et l’apparence physique en tête à 86 %, selon le baromètre Apicil/OpinionWay, 2023).

Un télétravail positif

L’entreprise va aussi devoir retrouver les bienfaits du télétravail en faisant confiance aux équipes. Etre contraint de s’adapter au travail à distance pour un autre motif qu’une crise sanitaire, c’est découvrir d’autres méthodes, souligne Camy Puech. Pour Julien Matsis, directeur général France de Tellent (solutions RH), c’est une évidence. “Par exemple, sortir de chez soi, passer à l’extérieur ses appels qui ne nécessitent pas un ordinateur”. Pour les JO, “même sans budget, avoir de la convivialité c’est faire des compétitions inter équipes à distance, mesurer le nombre de pas et les additionner pour voir qui a fait le plus de kilomètres”, suggère-t-il. Et se remémorer Pierre de Coubertin : “Le plus important aux Jeux olympiques n’est pas de gagner mais de participer, car l’important dans la vie ce n’est point le triomphe mais le combat ; l’essentiel, ce n’est pas d’avoir vaincu mais de s’être bien battu”.

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