Sicile, Catalogne, Algarve… Ces régions européennes déjà confrontées à des restrictions d’eau

Sicile, Catalogne, Algarve… Ces régions européennes déjà confrontées à des restrictions d’eau

L’année 2024 a à peine débuté que plusieurs régions du sud de l’Europe connaissent déjà des épisodes de sécheresse sans précédent. C’est particulièrement le cas en Sicile (Italie), en Catalogne (Espagne) ou dans l’Algarve (Portugal), obligeant les autorités locales à activer des protocoles d’urgence et à rationaliser l’accès à l’eau.

En Sicile, restriction d’eau dans une cinquantaine de communes

La plus grande île de la mer Méditerranée est en proie à une sécheresse historique en raison de faibles pluies et de températures supérieures à la normale au cours de l’automne. “Les prévisions sont si alarmantes que les collectivités ont été contraintes de commencer à rationner l’eau : depuis le 8 janvier, le débit [des robinets des habitations] a été réduit de 10 à 15 %” dans une cinquantaine de communes dont Palerme, informe le journal Ilfattoquotidiano.

Les barrages siciliens, au nombre de 29 et tous construits artificiellement, ont vu leur capacité se réduire d’année en année. Rien qu’en 2023, ils auraient perdu 47 millions de m3 d’eau en comparaison aux relevés précédents. Concernant la sécheresse, les associations écologistes italiennes pointent également le problème de la destruction des zones humides naturelles au cours des précédentes décennies, épuisant les ressources en eau.

Mais la Sicile est confrontée à un autre problème : celui de la qualité de son réseau hydrique, connaissant de nombreuses fuites qui sont responsables de la moitié des pertes en eau, note La Repubblica. “Selon les données de l’Institut italien de statistique sur la période 2020-2022, la Sicile est la première région du pays pour les pertes hydriques, avec un taux de 52,5 %.”

Espagne : la Catalogne bientôt en état d’alerte contre la sécheresse

Fin octobre, l’agence de presse Efe alertait déjà sur le manque d’eau dans les réserves nationales espagnoles – à seulement 35,3 % de leur capacité totale en moyenne. Les bassins intérieurs de la Catalogne sont parmi les plus touchés par la sécheresse, remplis seulement à 21 %. La région s’apprête ainsi à déclencher un plan d’urgence et de restriction progressif. Barcelone échappe pour l’instant aux mesures de rationalisation de l’eau domestique, au moins “jusqu’à l’été”, selon El País.

Mais la ville, qui repose déjà à 80 % sur des systèmes d’approvisionnement alternatifs – tels que l’eau (non potable à Barcelone) des nappes phréatiques et celle dessalée – va connaître des mesures de rationnement progressives concernant l’irrigation des espaces vertes et le nettoyage de la voirie. Les élus municipaux en charge du dispositif sécheresse ont reconnu que “le système de pompage des nappes phréatiques n’avait jamais été autant en tension”, rapporte le quotidien espagnol.

Portugal : dans l’Algarve, la “mort annoncée” de l’agriculture, privée à 70 % d’eau

Dans l’Algarve, où les barrages ne sont actuellement qu’à 25 % de leur capacité de remplissage, les scénarios les plus pessimistes estiment que les réserves ne suffiront pas à la région au-delà de huit mois, selon Sic Noticias. Les municipalités de l’Algarve tablent donc sur un plan de réduction drastique de la consommation, avec 70 % de retenues d’eau dans l’agriculture et la baisse de 15 % des approvisionnements du réseau urbain.

Au-delà de réduire le débit d’eau destiné à la consommation domestique, “les mesures prévoient également une augmentation des tarifs, et des amendes pour les plus gros consommateurs, qu’ils soient particuliers ou hôteliers”, précise le site d’informations.

L’agriculture algarvoise, qui va voir son irrigation limitée jusqu’à 70 % dans certaines zones, anticipe des pertes terribles. “Ces coupures mettent en cause non seulement la production mais la survie même des plantations”, s’inquiétait au micro de la radio TSF João Garcia, un représentant du secteur. En effet, la grande majorité des cultures dans la zone sont des agrumes, pour lesquels les dommages “pourraient atteindre jusqu’à 12 millions d’euros” de préjudices.

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