Visa, partenaire exclusif des JO 2024 : “Nous espérons faire mieux que Londres en 2012”

Visa, partenaire exclusif des JO 2024 : “Nous espérons faire mieux que Londres en 2012”

Ce contrat en or a déjà fait beaucoup parler. Sur les sites des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, les spectateurs ne pourront payer leurs achats qu’à l’aide d’une carte de paiement Visa, ou bien en liquide. Une exclusivité imposée par le Comité international olympique (CIO) à l’organisation française, fruit d’un partenariat de longue date avec l’entreprise américaine.

Pour L’Express, le directeur général pour la France du leader mondial des paiements, Romain Boisson, analyse les enseignements que Visa a tirés de l’édition 2012 à Londres, où un partenariat similaire avait été mis en place, avec à la clé un boom du paiement sans contact.

L’Express : Que représentent les Jeux olympiques de Paris 2024 pour Visa ?

Romain Boisson : Visa est partenaire du CIO depuis 40 ans et du mouvement paralympique depuis 20 ans. Les Jeux olympiques et paralympiques sont l’événement mondial qui a le plus de résonance en termes de valeur sportive et d’inclusion. Il y a donc un sens pour Visa d’y être associé. Cela nous permet de donner accès à l’ensemble de nos clients à cette compétition. Certains l’utilisent pour mettre en place des campagnes et faire gagner des places à leurs propres clients. En France, c’est notamment le cas de BPCE, qui est un partenaire majeur de Visa, mais aussi de LCL, du Crédit Mutuel, du Crédit Agricole, de Lydia et d’autres. Il y a également les milliers de petites et moyennes entreprises qui adhèrent à notre programme “Les paiements gagnants”, qui permet aux utilisateurs et aux commerçants de remporter des billets pour les JO.

Comment se traduit ce partenariat ?

Sur l’ensemble des sites de compétition, le moyen de paiement Visa sera accepté, mais pas de manière exclusive, au sens où il sera possible de payer en liquide pour ceux qui le souhaitent. Nous allons mettre en place de manière très innovante des alternatives pour permettre aux porteurs non-Visa d’avoir accès à une carte de paiement instantanément et gratuitement. Les spectateurs pourront ainsi se procurer une carte prépayée téléchargeable sur leur téléphone ou une version physique. Notre mission est de faire en sorte que tout se passe bien pour les 10 millions de fans attendus.

Quelles leçons aviez-vous retenues des JO de Londres, durant lesquels vous aviez noué un partenariat similaire ?

En tant que Français, j’espère que nous allons faire mieux que Londres, qui est une référence chez Visa. Ils avaient mis la barre très haut. Actuellement, l’un des plus grands commerçants en termes de paiement sans contact est Transport for London, le réseau du métro et des bus dans la capitale anglaise. Ce système avait été lancé aux JO de Londres. Les enseignements étaient multiples. Aujourd’hui, ce mode de paiement est devenu le quotidien des Londoniens. Tout le monde paye avec sa carte ou son téléphone. Cette technologie sans contact a été déployée dans ce cadre-là, et cela a fonctionné. Les commerces de proximité du métro qui ne l’avaient pas adoptée ont perdu du chiffre d’affaires. Il y avait une telle adhésion que le client voulait avoir un usage harmonieux pour l’utiliser partout : pour payer le café, le restaurant…

Comment expliquer que douze ans plus tard, la technologie pour payer son titre de transport directement avec sa carte en sans contact ne soit pas mise en place en Île-de-France ?

Cette décision appartient à Ile-de-France Mobilités. Il y a une quarantaine de villes qui ont basculé sur ce système, dont Marseille, Lyon, Lille ou encore Toulouse. A Paris, je ne désespère pas que cela se mette en place, mais pas pour les Jeux olympiques. La décision leur appartient et nous nous sommes mis à leur disposition depuis longtemps pour pouvoir faire bénéficier de notre savoir-faire et de notre expérience afin de laisser un héritage, comme nous avons pu le faire à Londres.

Que représente le marché français pour Visa ?

Il s’agit d’un marché historiquement très important et qui est une véritable terre d’innovation. Je me suis pris de passion pour l’innovation lorsque j’ai rencontré Roland Moréno, l’inventeur de la carte à puce, ce qui m’a d’ailleurs donné envie d’aller plus loin dans l’univers des paiements. Les Français sont très friands des moyens de paiement digitaux. La carte de paiement est très utilisée dans l’Hexagone. Certes moins que dans d’autres pays, mais elle est tout de même devenue le moyen de paiement préféré des Français.

Il y a eu récemment plusieurs cas de cyberattaques contre le Crédit Agricole ou France Travail, comment vous préparez-vous par rapport à cette menace pour les JO de Paris ?

Avec le contexte géopolitique que l’on connaît, la cybersécurité est un sujet majeur et pour lequel toutes nos expertises sont prêtes. Nous engageons l’ensemble de l’écosystème sur cette problématique qui est extrêmement sérieuse. Je tiens à rassurer tout le monde : nos systèmes sont construits pour assurer une continuité de service permanente. Ils n’ont jamais connu d’intrusion à ce jour. Pour pouvoir jouer dans cette cour, nous avons effectué des milliards d’investissements et des centaines de collaborateurs travaillent au quotidien sur ce sujet.

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