Déclin de la biodiversité : un texte-clé adopté par l’UE

Déclin de la biodiversité : un texte-clé adopté par l’UE

C’est une avancée pour la restauration de la nature. Le Parlement européen a donné, mardi 27 février, son ultime feu vert à une législation visant à enrayer le déclin de la biodiversité en imposant aux Etats de réparer les écosystèmes abimés, malgré l’opposition d’une grande partie de la droite.

Les eurodéputés ont validé -de justesse- l’accord trouvé en novembre entre les négociateurs du Parlement et des Etats membres sur ce texte-clé du Pacte vert qui prévoit d’établir d’ici 2030 des mesures de réparation sur 20% des terres et espaces marins de l’UE. Il reste encore une confirmation formelle des Etats membres avant son entrée en vigueur.

Restaurer d’ici 2030 au moins 30% de ces habitats en mauvais état

Le texte impose aux Vingt-Sept d’instaurer d’ici 2030 des mesures de restauration sur 20% des terres et espaces marins à l’échelle de l’UE. Des habitats spécifiques sont listés (zones humides, forêts, rivières, prairies sous-marines…): chaque Etat devra restaurer d’ici 2030 au moins 30% de ces habitats en mauvais état, avec priorité aux zones Natura 2000.

Le résultat était très incertain, le Parti populaire européen (PPE, droite), premier groupe du Parlement, ayant appelé lundi ses élus à voter contre le texte, tandis que l’extrême droite déposait des amendements de rejet.

Eurodéputés de gauche et du centre, à l’unisson des ONG environnementales, ont exprimé leur soulagement. Après “une campagne agressive du PPE” et “malgré les tentatives de sabotage de l’extrême droite (…) une victoire pour le vivant, les agriculteurs, tous les Européens”, a réagi l’élue écologiste Marie Toussaint.

A trois mois des élections européennes, les élus conservateurs ont réaffirmé leur défiance vis-à-vis du “Green Deal”, vaste ensemble de réglementations environnementales vouées aux gémonies dans les récentes manifestations agricoles. “Nous pensons toujours qu’il s’agit d’une loi mal rédigée (…) On met en place des règles bureaucratiques supplémentaires pour nos agriculteurs” au moment où la production alimentaire est sous pression, a insisté mardi l’Allemand Manfred Weber, président du groupe PPE.

Le projet législatif vidé de sa substance

Sous pression de la droite, à l’issue d’une âpre bataille, le Parlement européen avait largement vidé le projet législatif de sa substance en adoptant en juillet son mandat de négociation.

Les conservateurs avaient fustigé la mention d’un objectif – pourtant simplement indicatif – d’extension de zones “à haute diversité” (haies, étangs, arbres fruitiers…) sur 10% des terres agricoles à l’échelle de l’UE, très tôt supprimé. Surtout, le Parlement avait éliminé l’article ciblant les terres agricoles. Certes, celui-ci a ensuite été réintroduit lors des pourparlers avec les Etats, mais sous une forme édulcorée.

Selon l’accord final, les Etats devront simplement s’appliquer à viser “des tendances en hausse” sur des indicateurs (papillons, carbone dans le sol, terres agricoles “à haute diversité”).

Et le texte prévoit qu’au moins 30% des tourbières drainées utilisées en agriculture soit restaurées d’ici 2030 (dont au moins un quart en les réhumidifiant), au risque, selon la droite, de fragiliser les rendements, malgré les flexibilités possibles selon les Etats et des remises en eau facultatives pour les agriculteurs.

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