Espagne : des milliers de manifestants demandent au Premier ministre de ne pas démissionner

Espagne : des milliers de manifestants demandent au Premier ministre de ne pas démissionner

“Pedro, reste !” Des milliers de sympathisants du Parti socialiste espagnol ont imploré samedi 27 avril le Premier ministre, Pedro Sánchez de ne pas quitter son poste. Au pouvoir depuis 2018, le chef du gouvernement, âgé de 52 ans, a pris l’Espagne de court mercredi en mettant sa démission dans la balance après l’annonce par un tribunal madrilène de l’ouverture d’une enquête pour trafic d’influence et corruption contre son épouse, Begoña Gómez.

Le chef de gouvernement s’est depuis muré dans le silence et a annulé tous ses engagements, laissant le pays suspendu à l’annonce de sa décision lundi 29 avril. Jeudi, le parquet a demandé le classement de l’enquête mais le juge chargé du dossier n’a pas encore dévoilé ses intentions.

L’enquête contre Begoña Gómez, ouverte à la suite d’accusations portées par une association d’extrême droite, porte en particulier, selon le média en ligne El Confidencial, sur les liens qu’elle a noués avec le groupe Globalia, parrain de la fondation dans laquelle elle travaillait, au moment où Air Europa, compagnie aérienne appartenant à Globalia, négociait avec le gouvernement Sánchez l’obtention d’aides publiques.

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— PSOE (@PSOE) April 27, 2024

En attendant, quelque 12 500 personnes, selon la préfecture de Madrid, se sont rassemblés samedi à la mi-journée, pour exprimer leur soutien, devant le siège du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) où était réunie la direction de la formation.

Campagne de destabilisation

Pedro Sánchez assure que l’enquête ouverte contre son épouse est la dernière illustration d’une campagne de déstabilisation orchestrée par “une coalition d’intérêts de droite et d’extrême droite” qui “n’acceptent pas le verdict des urnes”.

Arrivé deuxième des législatives du 23 juillet derrière son rival conservateur Alberto Núñez Feijóo (Parti Populaire, PP), le socialiste est parvenu à être reconduit en novembre pour un nouveau mandat de quatre ans grâce au soutien de la gauche radicale et des partis régionalistes basques et catalans.

Réunis à l’intérieur du siège du parti, les dirigeants de la formation sont venus saluer la foule et ont eux aussi appelé le Premier ministre à ne pas démissionner. Les ministres les plus proches de Pedro Sánchez assurent que ce dernier ne les a pas consultés avant de mettre sa démission dans la balance.

Annonce “électoraliste”

Personne en Espagne ne se hasarde à prédire la décision que pourrait prendre le Premier ministre. S’il décide de rester à son poste, il pourrait choisir de se soumettre à une question de confiance afin de montrer à l’opposition qu’il bénéficie du soutien d’une majorité des députés. S’il démissionne, des élections législatives anticipées pourraient être convoquées cet été, avec ou sans lui à la tête du PSOE.

L’opposition de droite est persuadée que le socialiste ne démissionnera pas et dénonce une “victimisation” et un “spectacle”. L’annonce du Premier ministre est “tactique et électoraliste”, a affirmé samedi la secrétaire générale du PP, Cuca Gamarra, qui estime que M. Sánchez pense “obtenir, en se victimisant, un soutien dont il ne bénéficie pas aujourd’hui”.

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