Guerre en Ukraine : Kharkiv, la prochaine cible de l’armée russe ?

Guerre en Ukraine : Kharkiv, la prochaine cible de l’armée russe ?

Les sirènes assourdissantes, les bombardements incessants, les drones fusant dans le ciel… Tel est le quotidien des habitants de Kharkiv, la deuxième plus grande ville d’Ukraine située à proximité de la frontière avec la Russie. Six personnes ont trouvé la mort à la suite de la dernière attaque en date, dans la nuit du 6 avril. À cette date, les Russes ont tiré 32 drones Shahed, de fabrication iranienne, principalement sur des cibles civiles : des immeubles d’habitation, une station-service, une dizaine de voitures…

En février 2022, rapidement après le début de l’offensive russe, l’armée de Moscou avait réussi à avancer jusqu’aux portes de Kharkiv, avant d’être repoussée jusqu’à la frontière lors de la contre-offensive de l’Ukraine, en septembre 2022. Depuis, les bombardements étaient moins fréquents et la population était remontée à 1,3 million d’habitants (contre 2 millions avant la guerre), peut-on lire dans Le Figaro.

Mais, ces derniers mois, les frappes ont repris et s’enchaînent à Kharkiv, tout comme dans la région environnante. Des groupes de soldats russes ont même été aperçus dans la ville, “pour attiser la peur”, comme le rapporte The Washington Post.

À portée de frappe, “Kharkiv est l’une des cibles les plus faciles” pour Moscou, souligne le quotidien américain. “La ville est si proche de la frontière que même les systèmes de défense aérienne modernes auraient du mal à répondre dans les temps aux missiles russes à grande vitesse.”

Des rumeurs relayées par plusieurs médias

Cette proximité et cette convoitise de longue date attisent, ces derniers jours, les rumeurs d’une frappe de grande ampleur visant, d’après la BBC, à conquérir Kharkiv. Cette dernière est “protégée” et n’est “pas en danger”, assure de son côté le président, Volodymyr Zelensky. Pour le renseignement ukrainien, ces rumeurs font partie intégrante d’une “opération de déstabilisation psychologique” de la part de Moscou, comme le mentionne The Kiyv Independant, précisant que rien n’indique que le Kremlin prépare une nouvelle offensive au sol.

Malgré le ton rassurant des officiels ukrainiens, à Kiev, la menace n’est pas prise à la légère. Des “fortifications” et des “systèmes de clôture complexes” sont en train d’être érigés autour de Kharkiv, d’après le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Oleksandr Syrsky, qui s’exprimait dans les colonnes de l’hebdomadaire Zerkalo Nedeli.

Dans son analyse, la BBC estime qu’une telle attaque permettrait de faire cesser les frappes ukrainiennes sur la région de Belgorod, qui borde l’Ukraine. Situé à une centaine de kilomètres de Kharkiv, ce territoire est la cible régulière de bombardements ukrainiens. Fin mars, 5 000 mineurs ont été évacués de la région après qu’une série de bombardements transfrontaliers et de frappes de drones ont tué une douzaine de civils côté russe.

Par ailleurs, une telle opération nécessiterait la mobilisation de quelque 300 000 hommes supplémentaires au sein de l’armée russe, selon la BBC. La nouvelle conscription militaire de printemps, annoncée par Vladimir Poutine le 29 mars, s’annonce donc décisive.

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