Israël-Iran : la tension monte d’un cran, les Etats-Unis “mettent en garde” Téhéran

Israël-Iran : la tension monte d’un cran, les Etats-Unis “mettent en garde” Téhéran

La guerre à Gaza provoque une nouvelle poussée de fièvre au Proche et Moyen-Orient. L’Iran “menace de lancer une attaque importante contre Israël”, a déclaré mercredi Joe Biden. Le président américain a assuré son allié de son soutien “inébranlable”, en dépit des tensions entre les deux pays autour de la conduite de l’offensive israélienne contre le Hamas.

La Maison-Blanche a indiqué jeudi avoir “mis en garde” Téhéran, répétant que le soutien des Etats-Unis à la sécurité d’Israël était “à toute épreuve”. Le secrétaire d’Etat Antony Blinken s’est quant à lui entretenu par téléphone avec ses homologues chinois, turc et saoudien, les appelant à faire pression sur Téhéran contre toute attaque visant Israël, selon le département d’Etat.

Signe concret des tensions, les Etats-Unis ont annoncé jeudi restreindre les mouvements en Israël de leur personnel diplomatique et des membres de leur famille par souci de sécurité. “Par mesure de précaution, les employés de l’administration américaine et les membres de leur famille ne sont pas autorisés à voyager en dehors des zones de Tel Aviv, Jérusalem et Beersheva jusqu’à nouvel ordre”, selon un avis diffusé par l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem. Le personnel du gouvernement américain est toutefois autorisé “à transiter entre ces trois zones pour ses déplacements personnels”, selon l’avis.

En outre, un général américain chargé du Moyen-Orient, Michael Erik Kurilla, se trouve en Israël pour discuter avec les dirigeants militaires du pays des “menaces sécuritaires dans la région”, a annoncé jeudi le ministère de la Défense des Etats-Unis. Selon le porte-parole du Pentagone Pat Ryder, cette visite prévue avant les menaces iraniennes a été avancée “en raison des récents développements”.

Lufthansa prend les devants

La compagnie aérienne allemande Lufthansa a de son côté annoncé jeudi prolonger la suspension de ses vols de et vers Téhéran, “probablement jusqu’à samedi (inclus)”, en raison de ces tensions. “La sécurité de nos passagers et de notre équipage est notre priorité constante”, a indiqué le transporteur, qui avait annoncé mercredi une suspension de ses vols de et vers Téhéran jusqu’à jeudi.

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, dont le pays, ennemi d’Israël, soutient le Hamas, avait indiqué qu’Israël serait “puni” après une attaque meurtrière qui lui a été imputée le 1er avril en Syrie. Cette frappe a détruit le consulat iranien à Damas et fait 16 morts, parmi lesquels sept membres du corps des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, selon une ONG. “Si l’Iran mène une attaque depuis son territoire, Israël répondra et attaquera l’Iran”, a répondu en persan le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz.

Moscou et Berlin appellent à la “retenue”

Après des entretiens téléphoniques avec ses homologues allemand, australien et britannique, le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, a évoqué la “nécessité” pour Téhéran de répondre à la frappe contre son consulat à Damas, tout en cherchant à “éviter les tensions”. Lors de ces entretiens, “j’ai déclaré que l’Iran ne cherchait pas à élargir le champ de la guerre”, a-t-il écrit sur X.

“Téhéran n’a jamais cherché à attiser les tensions dans la région, mais l’attaque terroriste du régime israélien […] et le silence des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne encouragent le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou à poursuivre la guerre et à l’étendre dans la région”, a déclaré Hossein Amir-Abdollahian dans un entretien téléphonique avec son homologue britannique David Cameron, selon un communiqué de son ministère.

La Russie et l’Allemagne ont appelé de leur côté à la “retenue” pour éviter une escalade au Proche-Orient. “Nous sommes en pleine guerre à Gaza, qui continue à plein régime […] mais nous nous préparons aussi à faire face à des défis sur d’autres théâtres” d’opérations, a déclaré jeudi Benyamin Netanyahou.

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