“Le bureau qui rend fou” de l’Elysée, Souzy-la-Briche… Dans le secret des lieux du pouvoir

“Le bureau qui rend fou” de l’Elysée, Souzy-la-Briche… Dans le secret des lieux du pouvoir

Le “bureau qui rend fou” de l’Elysée, la ruche de Matignon, le fort de Brégançon, les chasses présidentielles, mais aussi la brasserie Lipp, Saint-Germain-des-Prés ou la tribune du Stade de France… Dans la lignée du mythique inventaire Les Lieux de mémoire de Pierre Nora, Les Lieux du pouvoir (Perrin) dévoile une histoire secrète et intime de notre République. Rarement palais, hôtels particuliers, résidences, cercles et cantines influentes n’auront été aussi finement scrutés, des entrailles du bunker “PC Jupiter” jusque dans les airs, à bord de l’avion présidentiel. Sous la direction de Sébastien Le Fol, ex-directeur de la rédaction du Point, cet ouvrage collectif réunit la fine fleur du journalisme (Solenn de Royer, Nathalie Schuck, Florent Barraco…) comme des écrivains de talent qui ont pu prêter leur plume à des puissants (Camille Pascal, Sylvain Fort…).

Nos lecteurs y retrouveront deux signatures de L’Express, Laureline Dupont et Louis-Henri de La Rochefoucauld. La première s’est aventurée par-dessus le mur de buis de la gentilhommière de Souzy-la-Briche, afin de raconter un manoir méconnu qui, dans les années 1980, a abrité la famille clandestine de François Mitterrand, sa compagne “morganatique” Anne Pingeot et leur fille Mazarine, avant de devenir le lieu de repos des Premiers ministres. Le second s’est promené dans les cénacles chics de la capitale, du très aristocratique Jockey Club immortalisé (et fantasmé) par Marcel Proust (“les demi-dieux du Jockey”) au Siècle, bien plus prosaïque réseau d’affaires.

Cette visite guidée dans la fabrique de la décision laisse voir un pays centralisé, avec ses rites, ses codes et ses représentations. Parfois, les noms changent (l’ENA devenue Institut national du service public), les décors évoluent (Emmanuel Macron relookant le cabinet d’angle). Mais c’est l’immuabilité qui frappe le plus. De Versailles au Louvre, la France reste bien cette inimitable monarchie républicaine. Extraits exclusifs.

Souzy-la-Briche, la secrète

Combien mesure‐t‐elle, cette haie : 5 mètres ? Non, le double, la taille d’un immeuble de trois étages. Les visiteurs privilégiés du domaine de Souzy‐la‐Briche, dans l’Essonne, se sont sentis, tous, devenir fourmis devant l’immensité insolente de ce mur de buis, ligne verte étanche chargée de protéger l’intimité des habitants temporaires du lieu. Officiellement, Souzy, ses deux délicates tourelles à l’entrée et son portail aujourd’hui gris défraîchi n’existent pas. Mise à disposition des Premiers ministres, la résidence, propriété de la République, n’apparaît nulle part sur le site Internet de Matignon. Son équivalent présidentiel, la Lanterne, à Versailles, a pourtant droit à une page (sans photo) sur celui de l’Elysée. Souzy, maison de maître immaculée du XIXe siècle, parc bien dessiné de 19 hectares, forêt privée dépassant les 300, plan d’eau agrémenté d’une île artificielle, charmante, elle‐même surmontée d’une chapelle privative… Souzy a tout pour plaire. Mais Souzy se cache, à l’heure où l’on vitupère les privilèges et le faste, fussent‐ils décrépits. […]

Bernard Cazeneuve les a prévenus à la dernière minute. Cela va de soi, début décembre, il vivait encore au rythme des sirènes, des gyrophares, de la place Beauvau. Le 6 décembre 2016, François Hollande l’a finalement nommé Premier ministre après l’avoir fait un peu mariner et après que Manuel Valls a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2017. Crépuscule du quinquennat. Bernard Cazeneuve pressent‐il à cet instant que la gauche va se cogner sur ses impensés, ses paradoxes, ses divergences fratricides ? Il décide de convier à son tour Manuel Valls à réveillonner à Souzy, avec François Hollande, encore président, mais plus candidat. Veillée d’armes entre vieux compagnons. La soirée fut gaie, au dire des participants.

Quinze jours plus tôt, Cazeneuve n’a pourtant pas ménagé le chef de l’Etat. Cloîtré dans le petit salon du manoir essonnien pour rédiger sa déclaration de politique générale (DPG, dans le jargon politique), il décide d’offrir à Hollande une de ses démonstrations d’humour anglais dont il raffole. Stratagème pour chasser la lourdeur du temps. Les deux années qui viennent de s’écouler, teintées de terrorisme et d’autres drames, ont été éprouvantes pour celui qui a occupé le ministère de l’Intérieur. Reprendre son souffle ? Plus tard. Le voici donc Premier ministre, installé à Souzy‐la‐Briche, à la table d’écriture de celui dont il ira bientôt fleurir la tombe à Jarnac. François Mitterrand, “le précurseur”, dit‐il, l’homme qui a su rassembler la gauche. Cazeneuve, lui, a le pays entier à rassembler en cet hiver 2016. A défaut, son propre camp… en miettes. Trop peu, trop tard. Et même pas cinq mois pour le faire. Vertige. A l’Elysée, François Hollande compte notamment sur son troisième et dernier Premier ministre pour finir en beauté.

A Souzy, une sonnerie de téléphone retentit. “Qu’est‐ce que tu vas raconter dans ta DPG ?” interroge le chef de l’Etat. Entendant l’inquiétude qui point dans sa voix, le nouvel hôte de Matignon ne résiste pas et assène : “J’ai l’idée de mon discours, ça y est ! Je vais dire que j’ai cinq mois pour changer la France.” Silence. Affolement à l’autre bout du combiné : “Tu ne peux pas faire ça, ce n’est pas sérieux !” Puis commence un tintamarre rarement entendu à Souzy, d’ordinaire si paisible. Dring, le secrétaire général de l’Elysée, Jean‐Pierre Jouyet. Dring, le directeur de cabinet de Matignon, Patrick Strzoda. Il s’agit de raisonner le confiné que l’air de Souzy‐la‐ Briche semble avoir détraqué. Attablé face à la bibliothèque débordante, Cazeneuve sourit. […] En réalité, il connaît depuis sa nomination l’angle de son discours : “Chaque jour compte.” Chaque jour compte pour poursuivre l’action entamée par ses prédécesseurs durant ce quinquennat et continuer à gouverner durant l’étrange campagne qui s’ouvre. Laureline Dupont

Le salon d’angle de l’Elysée, ce “bureau qui rend fou”

Le Palais de l’Elysée, le 14 mai 2017 à Paris

Henri Guaino reste tout le quinquennat dans ce bureau, jouissant du pouvoir que lui confère la proximité du secrétariat du président de la République, lieu stratégique. “Depuis le salon d’angle, on peut laisser les portes ouvertes et entendre incidemment évoquer les prochains rendez‐vous du président, ou bien passer une tête et demander où se trouve le ‘PR'”, raconte l’ancien conseil élyséen Camille Pascal, qui occupait quant à lui un bureau sous les combles. “Ce qui se passe entre le président et celui qui occupe ce bureau est caché aux regards de la Cour”, poursuit‐il. Souvent, avant de rejoindre ses appartements privés, Nicolas Sarkozy s’arrête brièvement dans le salon d’angle pour saluer “Henri” et bavarder un moment avec lui.

Le successeur d’Henri Guaino, Aquilino Morelle, n’obtient pas le titre de “conseiller spécial” – “Un président normal ne peut pas avoir de conseiller spécial”, fait valoir François Hollande –, mais il hérite de son bureau, dont il fait changer le mobilier Louis XVI‐Impératrice pour un mobilier contemporain. “D’après ce que j’ai pu constater au hasard d’un reportage télévisé, le successeur d’Henri Guaino a laissé remeubler l’ancienne chambre de l’impératrice Eugénie comme un cabinet de dentiste”, ironise Camille Pascal dans son livre Scènes de la vie quotidienne à l’Elysée. […] Les deux secrétaires généraux adjoints, Nicolas Revel et Emmanuel Macron, s’y attardent le soir pour décompresser avec “Aquilino” autour d’un mojito et commenter en s’esclaffant les dernières lubies présidentielles. “Ce bureau se situe au confluent du politique et de l’intime”, explique l’ex‐conseiller, admettant volontiers que ce bureau “rend fou”. “Pas ceux qui l’occupent, mais ceux qui ne l’occupent pas et en rêvent, précise‐t‐il. Ceux‐là, oui, sont fous de jalousie !”

En 2012, François Hollande n’avait pas voulu s’installer dans cette pièce, jugeant l’étroit couloir qui y mène inadapté à la fonction présidentielle. Mais il reconnaît aujourd’hui qu’il s’agit de l’un des plus beaux bureaux du Palais, “à taille humaine, avec des ouvertures de part et d’autre”. “Tous ces attributs suscitent évidemment l’envie et la jalousie”, soutient l’ex‐président. Excédé par les jeux de cour et les caprices de ses conseillers, il refuse de réattribuer le salon d’angle après la démission d’Aquilino Morelle. “Surtout ne parle pas du bureau au président, ça va l’agacer”, intime le secrétaire général du Palais, Jean‐Pierre Jouyet, à Vincent Feltesse, appelé à remplacer le conseiller politique. Le “bureau qui rend fou” est en passe de devenir tabou, une pièce maudite du palais, au même titre que celle où s’est suicidé le conseiller et ami de François Mitterrand, François de Grossouvre, ou le salon d’argent, où Napoléon Bonaparte signa son abdication après Waterloo en 1815 et où fut retrouvé mort Félix Faure après une rencontre avec sa maîtresse. […]

C’est avec tous ces fantômes qu’Emmanuel Macron a dû apprendre à vivre. “Il a pris le parti d’occuper le ‘bureau qui rend fou’ pour éviter que ses propres conseillers ne deviennent fous”, s’amuse son ancienne “plume” Jonathan Guémas. En arrivant, le jeune président, élu à moins de 40 ans, refait entièrement la décoration de la pièce dans des tons noirs et blancs, ce qui lui donne une allure moderne et fonctionnelle. Table Knoll, fauteuils Patrick Jouin, tapisserie Alechinsky. Au sol, un tapis de la Savonnerie (intitulé Soleil noir, composé de bulles noires sur fond gris) signé Claude Lévêque. […] Dans un coin du salon, Emmanuel Macron a posé la photo d’un but de Basile Boli que lui ont envoyée des supporters. Et il montre parfois à ses visiteurs sa collection de petites voitures présidentielles. “C’est incroyable, glisse l’un d’eux en quittant le Palais, on a l’impression qu’il nous montrait ses jouets.”

Le président change l’ordonnancement des meubles à intervalles réguliers, un mouvement permanent, comme s’il voulait éviter que quelque chose ne s’enkyste, ne finisse par avoir raison de lui. D’où aussi le joyeux bazar qu’il laisse s’installer dans cette pièce : piles de dossiers, livres entassés, cadeaux reçus lors de visites officielles et qu’il n’a pas encore attribués… Son épouse Brigitte n’hésite pas à passer une tête dans ce bureau, sûre qu’elle le trouvera seul ou avec des proches, contrairement au salon doré où elle hésite à entrer à l’improviste, de peur de trouver son mari en entretien avec un homologue étranger. Si Emmanuel Macron prépare toujours les grandes lignes de ses émissions télévisées avec ses conseillers dans le salon doré, il aime procéder aux derniers ajustements avec sa “plume” qu’il convoque plutôt dans le salon d’angle, où le président et son conseiller sont plus tranquilles pour se concentrer. Solenn de Royer

Matignon, l’hôtel “malcommode”

Des gendarmes à l’entrée de l’hôtel Matignon, le 26 août 2014

Matignon, c’est un quartier. Celui des ministères qui l’entourent, comme autant de satellites qui lui font allégeance et participent d’une atmosphère studieuse et puissante. Dans des cercles concentriques roulant de la rue de Grenelle à la rue du Bac, de la rue Oudinot à l’avenue de Ségur, les ministères de la Défense, de l’Education, des Transports, des Outre‐Mer ou de la Santé regardent tous, d’une fenêtre ou d’une autre, vers l’hôtel dont, confusément ou plus nettement, ils acceptent le magistère. La supériorité, y compris architecturale, ne fait pas débat. Les uns possèdent un beau jardin, comme le ministère des Relations avec le Parlement, les autres des bureaux spacieux, comme Bercy, mais aucun ne dispose de tous ces avantages à la fois, comme le 57, rue de Varenne.

Et pourtant… “Cet hôtel en lui‐même est très petit et malcommode”, se plaint François Fillon, en lui opposant le 10, Downing Street londonien, véritable quartier réservé au chef du gouvernement britannique. “De tout ce que j’ai connu dans ma vie politique, il s’agit de l’administration la plus aiguisée et la plus efficace, tempère‐t‐il. Mais la géographie du lieu le dessert.” Géographie ou, à vrai dire, géométrie d’un espace morcelé dessinant in fine un quadrilatère. Les extensions de Matignon courent partout, comme la centaine de conseillers dispersés alentour. A commencer par les 56 et 58, rue de Varenne, juste en face. La rue Vanneau, qui longe à l’ouest le siège du gouvernement, abrite elle aussi, au n° 13, services et conseillers ; ainsi que la rue de Babylone, qui repart en angle droit au bout du jardin.

Une géographie “complètement déconnante”, selon Edouard Philippe, mais bénéficiant des attentions de la République. Celle‐ci s’est portée acquéreuse d’immeubles voisins. Des galeries souterraines, des accès par le jardin ou par les rues adjacentes permettent une meilleure connexion, même s’il est difficile pour certains conseillers excentrés de rejoindre dare‐dare le bureau du Premier ministre. Matignon s’est néanmoins modernisé avec le temps. On peut tout y faire, y compris, depuis son PC, tirer des missiles nucléaires.

Faut‐il déménager pour rationaliser ? Edouard Philippe répond : “Evidemment que l’on pourrait mettre tout le monde dans un immeuble de bureaux fonctionnels. Ce ne serait pas idiot. Mais tout a été fait pour que l’on puisse rester là, que l’on puisse travailler dans de bonnes conditions. Et puis, d’une certaine manière, c’est aussi notre façon d’être la France.” Si l’on pense aux bureaux froids et pragmatiques du pouvoir allemand, il est difficile de le contredire. Tugdual Denis

La légende du Siècle

Le troisième mercredi de chaque mois, c’est la grand‐messe à l’Interallié : 300 personnes prennent l’apéritif dans le salon Marc de Beaumont avant de dîner au salon Foch. Pour y participer, il faut d’abord être invité – si l’on a été sage un certain temps, on peut être admis comme membre du Siècle à part entière, moyennant une cotisation annuelle d’une centaine d’euros et 80 euros par repas. On compte huit convives par table. L’un d’eux, rodé, est chargé d’animer la conversation. Après le dessert, on ne s’éternise pas, chacun rentre chez soi – Le Siècle n’est pas le Travellers : on ne vient pas là pour plaisanter. Dans son manifeste, Le Siècle ne cache ni son caractère exclusif ni son ambition, voire sa prétention : “Le Siècle a pour but essentiel d’organiser et de favoriser des rencontres. Il s’efforce de réunir des responsables appartenant à une grande variété de professions : personnalités politiques, membres de cabinets ministériels, hauts fonctionnaires, syndicalistes, journalistes, industriels, financiers, membres de professions libérales, personnalités de la vie culturelle et scientifique, quelles que soient leurs opinions pourvu qu’ils attachent leur attention aux problèmes politiques au sens le plus large du terme, c’est‐à‐dire aux problèmes généraux qui concernent l’évolution de la société.”

En off, un membre nous apporte un autre son de cloche : “Le Siècle est surtout une antichambre du business : c’est fait pour faire du réseau d’affaires – pas seulement, mais assez largement. Pour être précis, je ne tiens pas le dîner du Siècle pour un lieu de pouvoir au sens où il s’y passerait des choses, mais au sens où ça reste un des insignes statutaires du pouvoir. En être, c’est être reconnu comme ayant du pouvoir. On fait partie de la caste, comme dirait Jean‐Luc Mélenchon !”

Il serait trop long de faire la liste des anciens et des actuels membres du Siècle, étant donné que tous les gens considérés comme importants y sont passés ou y sont encore. Dès les premiers dîners de l’association, en 1944, on pouvait y voir Edgar Faure, Michel Debré, Pierre Mendès France ou François Mitterrand. Un homme sert alors de catalyseur : Georges Bérard‐Quélin, dit “Gros Minet” à cause de son physique imposant. Bérard‐Quélin est une des figures les plus secrètes du pouvoir français au XXe siècle. Celui qui voulait devenir prêtre et a fini membre du Parti radical‐socialiste et franc‐maçon a commencé par tâter du journalisme. Résistant, fondateur d’une agence de presse, il se spécialise très tôt dans des lettres d’information à petit tirage, adressées aux dirigeants politiques et aux grands patrons. En septembre 1944, il fonde avec Le Siècle une micro‐société des puissants du jour, qui mangera son pain noir sous le général de Gaulle avant de prendre son essor sous Pompidou, et plus encore sous Giscard, le Louis‐Philippe du gaullisme.

Dès 1979, dans son livre La République mondaine, Jean Bothorel qualifie de “techno‐bourgeois” le septennat en cours, et il voit justement dans le giscardisme une émanation du Siècle, club occulte resté jusque‐là sous les radars. Comme à un enterrement de vie de garçon, en effet, ce qui se passe au Siècle reste au Siècle, ce qui va renforcer davantage son mythe naissant et développer haines et fantasmes à son endroit. Il ne fait parler de lui qu’à partir des années 1970. L’Humanité y voit un lobby anti‐communiste, et Danièle Granet dans L’Express “une nouvelle franc‐maçonnerie, autrement plus dangereuse que l’autre”. […] Par prudence, personne n’ose vraiment se moquer de ce nouveau pouvoir, et il faut avoir l’assise de Jean d’Ormesson pour se permettre d’en parler dans Le Figaro avec cette pointe de mépris, en minimisant son importance : “Les dîners du Siècle sont une de ces vieilles institutions démocratiques et républicaines qui n’ont jamais fait de mal à personne, au contraire. Des socialistes y rencontrent des modérés autour d’un cassoulet, des radicaux y boivent du beaujolais avec des gaullistes…” Louis-Henri de La Rochefoucauld

Les Lieux du pouvoir. Une histoire secrète et intime de la politique, sous la direction de Sébastien Le Fol. Perrin, 384 p., 22 €. Parution le 7 mars.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *