Obésité : l’étude qui chiffre une inquiétante progression dans le monde

Obésité : l’étude qui chiffre une inquiétante progression dans le monde

Les chiffres sont très inquiétants. L’obésité touche près de 16 % de la population mondiale, soit plus d’1 milliard de personnes. En 2022, 859 millions d’adultes étaient concernés et 179 millions d’enfants. C’est le résultat d’une étude publiée, ce vendredi 1er mars, dans la prestigieuse revue scientifique The Lancet.

La recherche a été menée par le NCD Risk Factor Collaboration (NCD-RisC), un groupe de scientifiques, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Présentée comme l’une des études les plus complètes réalisées à ce jour sur le sujet, elle se fonde sur des données concernant 220 millions de personnes âgées de cinq ans et plus (63 millions de personnes âgées de cinq à 19 ans et 158 millions de personnes âgées de 20 ans et plus), dans plus de 190 pays.

Au total, plus de 1 500 chercheurs ont contribué à l’étude, qui a examiné l’indice de masse corporelle (IMC) pour comprendre comment l’obésité et l’insuffisance pondérale ont changé dans le monde entre 1990 et 2022.

Quatre fois plus qu’en 1990

D’après la définition de l’OMS, une personne est en surpoids lorsque son indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 25 et elle est obèse lorsque celui-ci est supérieur à 30. Entre 1990 et 2022, chez les enfants et adolescents, les taux mondiaux d’obésité ont plus que quadruplé chez les filles (1,7 % à 6,9 %) et les garçons (2,1 % à 9,3 %), avec des augmentations observées dans presque tous les pays. A l’inverse, le taux d’enfants en sous-poids décroît doucement. La proportion de filles ayant un poids insuffisant est passée de 10,3 % en 1990 à 8,2 % en 2022, et pour les garçons, de 16,7 % à 10,8 %.

Chez les adultes, les taux d’obésité ont plus que doublé chez les femmes (de 8,8 % à 18,5 %) et presque triplé chez les hommes (de 4,8 % à 14 %) au cours de la même période. La proportion d’adultes souffrant d’insuffisance pondérale a diminué de moitié entre 1990 et 2022 (14,5 % à 7 % chez les femmes ; 13,7 % à 6,2 % chez les hommes). Au total, 504 millions de femmes et 374 millions d’hommes dans le monde vivent avec un problème d’obésité, souligne l’étude.

Plus d’obésité que d’insuffisance pondérale

Le document note en outre une transition entre le taux d’obésité et celui de l’insuffisance pondérale. Dans la plupart des pays, en 2022, les taux d’obésité étaient plus élevés que les taux d’insuffisance pondérale chez les adultes comme chez les enfants.

“Cette nouvelle étude souligne l’importance de prévenir et de gérer l’obésité du début de la vie à l’âge adulte, par le biais de l’alimentation, de l’activité physique et de soins adéquats, au besoin”, a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. “Pour se remettre sur la bonne voie et atteindre les objectifs mondiaux de lutte contre l’obésité, il faudra que les gouvernements effectuent un vrai travail sur le sujet… Il est important de souligner qu’il faut la collaboration du secteur privé, qui doit être responsable des répercussions de ses produits sur la santé.”

La Polynésie, où plus de 60 % des adultes sont obèses, ainsi que certains pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient ont désormais un taux d’obésité plus fort que celui de l’insuffisance pondérale. Les Etats-Unis sont toujours parmi les pays les plus touchés. Le nombre de personnes atteintes d’obésité a doublé en trente ans, de 21 % à 43 % chez les femmes, et de 16 % à 41 % chez les hommes. Le Royaume-Uni est également sévèrement touché, avec 28 % des femmes et 26 % des hommes concernés, contre moitié moins en 1990. Dans les pays émergents, tels que l’Inde et la Chine, The Lancet note également une progression du nombre de personnes en surpoids, passant respectivement de 1,2 % à 9,8 % et de 2 % à 7,8 %.

D’après l’OMS, le problème de l’obésité a atteint des proportions épidémiques depuis plusieurs années. En 2017, plus de 4 millions de personnes mouraient chaque année des suites de surpoids ou d’obésité, selon une étude sur la charge mondiale de morbidité et de mortalité liées à cette pathologie.

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