De potentielle colistière de Donald Trump pour la prochaine présidentielle aux Etats-Unis, elle est devenue, en l’espace de quelques minutes, une tueuse de chiens dans l’imaginaire de l’électorat américain. Kristi Noem, actuellement gouverneure républicaine du Dakota du Sud, a jugé bon de raconter la mort de son chiot dans ses mémoires.
Des extraits de ces dernières, intitulées No Going Back : The Truth on What’s Wrong with Politics and How We Move America Forward (“Pas de retour en arrière : la vérité sur ce qui ne va pas en politique et comment nous faisons avancer l’Amérique”), ont été relayés par The Guardian le 26 avril, quelques jours avant leur publication, le 7 mai prochain.
“Cricket [le nom de sa chienne] était âgée d’environ 14 mois”, raconte ainsi Kristi Noem. Sa maîtresse se plaignait toutefois de son “comportement agressif”, notamment pendant une partie de chasse durant laquelle la jeune braque à poil dur est devenue “folle d’excitation, pourchassant tous les oiseaux à la fois”.
Le même jour, Cricket s’est attaquée à des poules appartenant aux voisins de la ferme familiale de la gouverneure. Une fois maîtrisée, la chienne a mordu Kristi Noem. La goutte d’eau pour la propriétaire de l’animal, qui le qualifie “d’indomptable”. Et la raison pour laquelle elle l’a emmenée dans une carrière pour l’abattre, avec son arme à feu, sous les yeux d’un groupe d’ouvriers.
Une vie bien rangée
“Ce n’était pas agréable, mais ça devait être fait”, assure la gouverneure. Et de poursuivre : “Une fois que j’en ai eu fini, je me suis rendu compte qu’un autre travail désagréable devait être fait.” En effet, le même jour, au même endroit, le bouc familial a subi le même sort morbide. Sa justification ? L’animal non castré était méchant, dégageait une “odeur répugnante” et avait pris la mauvaise habitude de poursuivre ses enfants.
L’ancienne membre du Congrès de 52 ans se présente, sur son compte X, comme une “épouse, une mère, une grand-mère, une agricultrice, une éleveuse, une propriétaire de petite entreprise”. Une vie bien rangée, somme toute, à quelques détails près. Deux assassinats le même jour, dans le CV d’une potentielle future vice-présidente, ça fait tache.
Aussitôt diffusé, ce récit a suscité une vague de critiques sur les réseaux sociaux, “surtout à la gauche” de Kristi Noem, comme le constate The New York Times. A commencer par l’équipe du président démocrate, Joe Biden, qui s’est empressé de publier une photo de la gouverneure et de Donald Trump sur X. “Kristi Noem se vante d’avoir abattu son chiot”, fustige l’équipe.
Trump VP contender Kristi Noem brags about shooting her 14-month-old puppy to death: “I hated that dog… It had to be done” pic.twitter.com/tdQyZhCSfm
— Biden-Harris HQ (@BidenHQ) April 26, 2024
Côté républicain et pro-Trump aussi, la nouvelle n’est pas passée. “Vous ne pouvez pas tirer sur votre chien et ensuite devenir vice-présidente”, attaque Laura Loomer, fervente soutien de Trump, sur le réseau social X.
Une gouverneure “psychopathe”
Les plateaux de talk-shows se sont également emparés de l’histoire, qualifiant Krisiti Noem de “psychopathe”. “Si vous n’aimez pas les animaux impossibles à dresser qui engloutissent les poulets, j’ai de mauvaises nouvelles concernant le candidat de votre parti”, a ironisé l’animateur Stephen Colbert, à la tête de l’émission The Late Show.
Et dans la population ? Les Américains étant connus pour leur amour pour les canidés, l’impact d’un tel récit a forcément des répercussions sur l’image de la mère de trois enfants. L’organisation démocrate New River Strategies a annoncé avoir mené son propre sondage, relayé par The Guardian dimanche 28 avril.
Ainsi, 81 % des Américains désapprouvent la décision de Kristi Noem de tirer sur Cricket. Selon Politico, la gouverneure a également chuté dans un classement des candidats potentiels à la vice-présidence de Trump proposé par PredictIt, une société de paris en ligne.
